posté le 11-11-2006 à 00:40:55
Trois portraits d'Artaud réalisés par A.Masson en 1925, 1933 et 1940
posté le 11-11-2006 à 00:33:08
Entrevue radiophonique "Aliénation et magie noire"
«Les asiles d'aliénés sont des
receptacles de magie noire, conscients et prémédités.
Et ce n'est pas seulement que les médecins favorisent la magie par
leur thérapeutique qu'ils raffinent, c'est qu'ils en font. S'il n'y
avait pas de médecins, il n'y aurait pas de malades, car c'est
par les médecins, et non par les malades, que la société
a commencé. Ceux qui vivent, vivent des morts, et il faut aussi
que la mort vive... Il n'y a rien comme un asile d'aliénés
pour couver doucement la mort, et tenir en couveuse les morts. Cela a commencé
4000 ans avant J.C., cette technique thérapeutique de la mort longue.
Et la médecine moderne, complice en cela de la plus sinistre et crapuleuse
magie, passe ces morts à l'électrochoc ou à l'insulinothérapie,
afin de bien, chaque jour, vider ces haras d'hommes de leur moi, et de les
présenter, ainsi vides, ainsi fantastiquement disponibles et vides,
aux obscènes sollicitations anatomiques et atomiques de l'état
appelé «bardot». Livraison du barda de vivre aux exigences
du non-moi. Le Bardot est l'astre de mort par lequel le moi tombe en flasque,
et il y a, dans l'électrochoc, un état flasque, par lequel
passe tout traumatisé. Ce qui lui donne non plus à cet instant
de connaître, mais affreusement et désespérément
méconnaître ce qu'il fut quand il était soi. J'y suis
passé et ne l'oublierai pas.»
posté le 11-11-2006 à 00:27:21
«Ce que c'est que le Moi, je n'en sais rien. La conscience? une répulsion épouvantable de l'Innommé, du mal tramé, car le JE vient quand le coeur l'a noué enfin, élu, tiré hors de ceci et de cela, contre ceci et pour cela, à travers l'éternelle supputation de l'horrible, dont tous les non-moi, démons, assaillent ce qui sera mon être...» Antonin Artaud, Supplément au voyage des Tarahumaras, 1944.
posté le 11-11-2006 à 00:15:33
A propos des électrochocs qu'il a subi durant son internement à Rodez
Celui qui est descendu dans l'électro-choc n'en revient pas, écrit Artaud,
et
il n'en remonte pas non plus un autre, il ne revient rien, et le corps
externe achève de dévider son rouleau et c'est tout. - Et c'est 10, 15
ou 20 ans de vie qui lui ont été enlevés de fait.
Etrange manière de traiter un homme que de commencer par l'assassiner.
Et
moi je dis qu'il me faudra maintenant combien de trilliards d'ans pour
reprendre tout ce que l'électrochoc m'a enlevé. » (XIV-159)
posté le 10-11-2006 à 23:30:04
Une autre photo de notre Antonin sur les planches
Quelle tête il a là-dessus c'est impressionnant, on peut regarder chacune des photos ou images présentes dans mon blog, je crois que pas une fois artaud a la même expression du visage...A méditer !
Commentaires